
"Je me lève et je prends des pilules pour dormir,
Les jours se ressemblent et putain que c'est triste à mourir..."
Un vide à l'intérieur de moi qui doucement s'empare de ma poitrine, mes larmes se bloquent à l'intérieur de mes pupilles. Comment combler ce vide ? J'ai faim. Non. Je n'ai pas faim, j'ai besoin de manger, de m'avaler des tonnes de nourritures, pour mettre quelque chose dans ce vide, pendent un temps ça marche puis je me culpabilise... Et c'est mon cerveau qui sur la partition de mon mal être, me bousille : "Minable grosse vache." En six mois j'avais perdu beaucoup de poids, avais tenu un rééquilibrage alimentaire pratiquement parfait (à mon sens) mais depuis plus de deux mois, tout s'écroule. Je mange pour combler, pour effacer une sensation, ou plutôt pour la remplacer par une autre Le vide par la culpabilité d'avoir manger ou plutôt bouffer. J'ai laissé divaguer mon corps, je l'ai laisser s'enlaidir, s'engraisser un peu plus qu'il ne l'était déjà et à chaque fois que je monte sur une balance mes pensées me détruise, je m'auto-détruis, je pleure du mal que je me fais à moi même...
A l'hôpital, on parle beaucoup d'alimentation avec les autres jeunes et dans un groupe de parole sur l'image de soi, un des garçon que j'apprécie à dit : "Moi ça va, je me trouve normal, tant que je suis pas un tas de graisse de toute manière..." Et évidemment, je me suis sentis visé. Je me suis senti mal, mais peu importe. Plus tard, j'ai fais pars du vide que je ressentais à une autre fille et elle ma dit : "C'est à cause de ce que C... à dit ?" Elle aussi l'avait pris pour moi. On parle de gros, ça ne peut mettre mal à l'aise que la grosse, logique au fond...
C'est une douleur insoutenable que je ressens face à ma laideur, car au fond, même si je ne pesais que la moitié de mon poids, j'aurais toujours l'horrible tête que j'ai, et cela ne changerais rien au fait que je me déteste. Au rendez-vous de mardi avec la psychologue j'ai réalisé que mon image avait changé depuis ce qui m'étais arrivé, avant je prenais soins de moi, avant je mettais des jupes, avant je me maquillais, avant je vivais avec les remarques des autres, avant j'existais, j'étais moi... Mais ça, c'était avant. Pour certains ça semble banal, mettre des jupes, c'est débiles mais depuis bientôt trois ans, je n'en ai mis aucune. Je me suis maquillé depuis, oui. Mais toujours, je sentais un malaise à me sentir pas belle mais un peu mieux que d'habitude. Je m'enlaidis volontairement et pourtant de manière inconsciente, et pourtant encore je me hais d'être aussi moche... Tout ça est très paradoxale.